dimanche 3 juin 2012

Un Giro sans étincelle.

Au premier jour d'un Dauphiné Libéré comportant un plateau ultra-relevé avec notamment les principaux favoris du prochain Tour de France (Evans, Andy Schleck pour la première fois, Wiggins, ou encore nos français Rolland ou Voeckler), qui s'annonce lui palpitant, tout le contraire d'un Tour d'Italie qui nous a laissé sur notre faim. Retour sur la course mythique italienne et sur son vainqueur surprise, le canadien, Ryder Hesjedal.


Scarponi, l'une de ses rares attaques
 J'avais émis un petit sondage au début de ce Tour d'Italie, avec les principaux favoris à la plus haute marche du podium. J'ai moi-même voté pour aucun des différents prétendants énoncés (Scarponi, Basso, Rodriguez) mais pour un outsider. Le premier a été transparent du début à la fin, (vous me direz, personne n'a tenté lors de ce Giro) quasiment aucune attaque pour celui qui s'est vu attribué le maillot rose de la dernière édition après avoir été donné gagnant après la disqualification de l'insatiable Contador sur le Giro 2011. Il n'a pas été à la hauteur de son rang, et sa forme n'est pas aussi resplendissante que l'année dernière, lui qui avait été l'un des principaux acteurs de Milan San Remo et vainqueur du très difficile Tour du Trentin. Ce dernier a même laissé échapper sa place sur le podium lors de l'ultime contre la montre, preuve de sa fébrilité lors de ce Tour.
Rodriguez devant Basso, deux perdants du Giro 2012
 Le deuxième, ce Giro lui tendait les bras, le contre la montre qui se déroulait le dernier jour lui donnait un avantage indéniable face à des adversaires moins à l'aise dans cet exercice. Pourtant, après avoir fait rouler son équipe pour rien, Basso n'a rien tenté, pensant que son train aller faire éclater tous les prétendants, ce fut l'arbre qui cache la forêt. Jamais au niveau, il finit à une décevante 5ème place. Enfin, pour le seul cycliste non transalpin, l'espagnol Joaquin Rodriguez a lui tenu ses promesses. Même si il n'a pas assez tenté, à mon goût, alors qu'il était le plus à l'aise en montagne lors de ces 3 semaines, ce qui lui coût surement la première place, le dernier contre la montre lui était a priori, et lui a été fatale. C'est donc un outsider, Ryder Hesjedal, qui s'empare de ce Giro qui ne restera pas dans les mémoires. 
Rabottini, lors de sa victoire dans la 15ème étape
Il est déjà loin le temps des montées du Monte Zocolan et ses routes de terres, des exploits de Garzelli, Nieve et des étapes de montagne épiques. Certes, la mort de Wouter Weylandt fut dramatique, mais l'épreuve fut tellement belle, à l'instar de ces éditions d'antans. Le changement de directeur n'a pas porté ses fruits, Michele Acquarone  nouveau directeur à la place d'Angelo Zomegnan a voulu un Giro plus soft, à l'instar du Tour de France. Du classique donc, avec un départ au Danemark dramatique. Un jour de repos au bout de 3 jours tranquilles, qui laisse les cyclistes sans jour de repos pendant plus d'une semaine et qui a enlevé un peu de force à tout le monde, une des causes de cette édition apathique. Peu d'attaque, pas de mano à mano épique, le Tour d'Italie et redevenu humain, une part de son âme est parti. Preuve en est, il n'y a eu que peu de faits d'armes : la victoire de Rabottini (Farnese Vini) dans la 15ème étape et celle de Thomas De Gendt lors de l'avant dernière étape qui lui permet, avec l'aide de ses talents de rouleur lors du contre la montre de monter sur la dernière marche du podium, très impressionnant pour le belge qui lui a su forcer le destin. Talent à suivre en tout cas, lui le spécialiste des classiques ( 3ème Flèche Brabançonne 2010) et en vue sur Paris-Nice (2 étapes en 2011 et en 2012). Sinon ? Pas d'écart, des étapes sans reliefs, plus d'écart lors des prises de bonifications que dans les écarts entre coureurs (Les quatre premiers se tiennent en deux minutes). Après le reste, du grand classique, 3 victoires pour l'homme de Man, Cavendish, et ensuite pas grand-chose. Côté français, rien à dire, si ce n'est une deuxième place de Casar qui passe à côté du maillot rose pour quelques secondes lors de le 12ème étape et Gadret, bouté hors top 10 lors du dernier contre la montre qui a fait des dégâts. Le français n'a pas pu prendre sa chance, car le Giro n'était pas assez montagneux pour lui, et la troisième semaine tant attendu par le dernier 3ème du dernier Giro n'a pas permis de créer des gros écarts, du coup le français, trop loin dès le départ n'a pu faire mieux qu'une 11ème place.
Hesjedal au centre, remporte cet édition 2012
Victoire donc, pour la première fois dans un Grand Tour d'un Canadien, qui a été le plus constant, le plus costaud à défendre ses chances. Hesjedal a su déjouer les pronostics, et surtout, rendre ce Giro un peu plus attrayant, et qui n'en ai pas à son dernier fait d'arme (6ème place lors du Tour de France 2010) et qui lui permet de rentrer dans la légende du cyclisme à défaut de l'édition 2012.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire